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On voyage?
13 juillet 2010

Les destinations virtuelles, alternatives au tourisme de masse ?

Danou_partir_avant_qu_il_ne_soit_trop_tard___photos son livre Où partir avant qu’il ne soit trop tard, l’écrivain norvégien Arild Molstad parle de « destinations virtuelles » et insiste sur l’importance donnée aujourd’hui à l’emballage d’un bien touristique. On observe de plus en plus de mises en scène du folklore. Ces attractions touristiques sont de moins en moins authentiques et bien qu’elles permettent de faire connaître les traditions d’une région, elles posent aussi la question de la démocratisation de la culture. Si l’on veut faire de la culture un bien réellement accessible à tous, veut-on pour autant encourager à tous prix la culture et le tourisme de masse ? Selon Arild Molstad, le « commerce de l’illusion » est aujourd’hui devenu la « vocation » du tourisme et il perçoit que le développement des destinations virtuelles va séduire de plus en plus de voyageurs ces prochaines années.

Les avantages de ces « destinations virtuelles » sont en effet à prendre en considération :

Quand il s’agit de faire 2h de queue pour accéder au scanner, puis à la billetterie, au contrôle des tickets, au vestiaire, aux toilettes… pour enfin pouvoir stationner 10 secondes montre en main devant la Mona Lisa de Vinci, l’accès à la culture relève parfois du parcours du combattant et on en vient à se demander si on ne se cultiverait pas mieux chez soi. Il est vrai que les même les plus fervents amateurs de musées ont de quoi être tentées par l’alternative. Imaginez-vous, bien installé derrière votre PC, le CDrom du Louvres inséré dans votre ordinateur et vous voilà dans un musée vide et vous passez de salle en salle en quelques clics ! La technologie n’est-elles pas formidable ?!? Ainsi, vous aurez virtuellement accès aux salles des musées du Vatican fermées pour cause de restauration et vous traverserez le parc de la Vanoise grâce à votre souris sans crainte de détériorer la nature ! Ces destinations virtuelles ont le réel avantage de préserver les sites naturels classés menacés de disparition quand ils viennent à souffrir de sur fréquentation.

 

Mais quels sont les inconvénients ?

 

Après 6 ans d’étude de l’histoire de l’art, je sais à quel point l’émotion suscitée par la mise en présence d’une œuvre est unique en son genre. Mais il est vrai que l’accès à la culture tout comme aux sites touristiques doit être expliqué et encadré. Alors je dis oui aux différents médias que la technologie met aujourd’hui à notre disposition car ils permettent une diffusion des œuvres d’art large et souvent plus informée que les musées eux-mêmes, mais attention à ne pas s’y réduire. Une visite virtuelle ne permet pas la rencontre au hasard d’une exposition avec un professeur d’histoire de l’art qui vous fait partager avec joie son savoir, le sentiment de puissance procurée par la beauté époustouflante de la nature de certains sites ne vous sera jamais retraduit par un Cdrom. Rêver à son prochain voyage grâce à des photos rencontrées au hasard sur internet, d’accord mais qu’on ne vienne pas me dire que regarder « Voyage » ou « National Géographic » remplace un véritable voyage !

Certes, les musées sont de plus en plus fréquentés, les gens voyagent de plus en plus et la foule peut rendre un voyage difficile. Alors, aujourd’hui, il devient de plus en plus indispensable de CHOISIR. Choisir sa destination, son moyen de transport, la période où on voyage. Contraignant ? Non, c’est juste voyager de manière responsable. Une éducation du touriste-citoyen serait encore à mon avis une meilleure solution et constituerait une meilleure alternative que les destinations virtuelles. Combien de clients se sont-ils offusqués du montant de la taxe de séjour en Corse ? En effet, sur l’Ile de Beauté et comme partout ailleurs, l’entretien des plages et la collecte des déchets produits en grande majorité par les touristes en haute saison, ne sont pas gratuits ! Et il semble plutôt normal que ceux qui salissent soient ceux qui paient le nettoyage, non ? Mais en attendant que le voyageur lambda adopte un comportement citoyen et se rappelle que même en vacances il demeure responsable des ces actes, on réduit l’accès à certains musées, on ferme des salles de monuments car les flashs des appareils ont usées les fresques murales, et on clôture les espaces naturels des parcs protégées car l’être humain est apparemment trop bête pour comprendre qu’il laisse des traces

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